Récent fan depuis deux ou trois saisons (un ami carougeois m'a extrait de mes certitudes valaisannes), je me suis amusé depuis dimanche à écrire ce qui suit.
Lorsque j'évoque mon attrait pour le GSHC, beaucoup de monde pense que je suis tombé bien bas. « Hisses-tu les couleurs valaisannes? », me demande-t-on; quand je réponds « Non », on maille et rarement on m'approuve, m'accusant d'être mollachu, arriviste ou aveugle. Plaisir subtil et rareté appréciable, cette équipe m'attire quels que soient les résultats. Déjà que mes autres équipes (Manchester United, FC Sion) - soyons francs - sonnent comme autant de navires étant des éléments à la merci et rarement stables, je n'espère pas que l'équipe d'ici mai aura chu, à racler péniblement les points.
Assister à un match aux Vernets vaut le détour. Le chant que le public entonne y est timide parfois, assuré très souvent, sincère toujours. J'avoue qu'aux victoires je suis sensible, quand le club le fait lentement, peut-être exprès, ou sans un pet de chenis, garant d'une soirée joyeuse. Des travées de la patinoire, lors de chaque épisode de cette guerre bihebdomadaire, descendent les mascottes qui rient à toute heure et l'aigle Sherkan qui de voler ne se lasse pas. Lignes redoutables ou flottantes, l'adversaire n'aligne en face que six mecs, n'effraie jamais et laisse l'éternel coach, qui ne vit que pour la gagne, réfléchir sereinement ou s'énerver bruyamment.
Le coach est un personnage essentiel. Il n'a qu'à se tenir à la bande pour influencer un match, il n'hésite pas à se le permettre à Berne ou à Lausanne. Il donne parfois l'impression de réinventer la roue, binant l'humeur des arbitres mais l'homme n'est pas si doux et on le sait, son contingent plus que nous. Quand un joueur est blessé, quand il crie « Aïe ! », ni Manpower ni Adecco ne peuvent l'aider. Le coach compte sur les autres; ils ne doivent pas se montrer lâches, véritables guerriers ils sont. Dans ses légionnaires, Rome y plaçait espoir de défense et rêve de conquête; à Genève, même si le niveau est national, mon doigt me dit que le coach considère ses joueurs de façon similaire.
S'intéresser à ce club en vaut-il la peine? Il traverse une période trouble durant laquelle les bas sont plus nombreux que les hauts. N'est libre - philosophiquement parlant - que la personne sans intérêts mais sans doute est heureuse celle qui, au déjeuner, apéro, dîner et souper, mange et boit ses passions ; elle en parle avec ses amis; l'un pose le débat, les autres réagissent mais il faut savoir raison garder, ne pas tisser une maille à rebrousse-poil (par exemple, encenser Didier Massy, minotaure parmi les arbitres, qui, par ici, semble peu apprécié). De toute manière, cela se finit au pub, devant un succulent burger (quel nec plus ultra) qui, à l'inverse du Big Mac, sort les goûts et exalte les saveurs. Ma théorie vaut ce qu'elle vaut, j'admets, mais le GSHC demeure ma belle équipe et les Vernets mon beau lieu.
Au plaisir de vous voir prochainement aux Vernets... oui oui, bien que résidant dans mon canton, je vais au moins une fois par mois aux Vernets
Amicalement,
Léo