Comme promis cet après-midi, vous trouverez ci-après mon analyse de la situation et une explication sur les aspects budgétaires du problème (désolé car ce sera très ennuyeux). Je vous propose donc dans un premier post de vous expliquer le mécanisme budgétaire et dans un second de mettre cela en rapport avec l'article de Carton Rouge (que je trouve super bien documenté - et écrit - au passage).
Il faut tout d'abord comprendre que le budget de toute collectivité publique (donc la Ville et l’État) se divise en deux parties :
1) Le budget de fonctionnement dans lequel figure les charges et les revenus, c'est ce budget qui paie les charges courantes de l’État et qui comprend les salaires des fonctionnaires, les subventions, les prestations sociales, etc. Bref, tout ce qui touche au fonctionnement de l’État.
Pour donner un exemple parlant, la subvention à Genève Future Hockey (GFH) se trouve dans le budget de fonctionnement.
Pour la Ville de Genève, vous trouvez le budget de fonctionnement ici :
http://www.ville-geneve.ch/themes/econo ... es/budget/
2) Le budget d'investissement pour les dépenses et les recettes d'équipement, c'est sur ce budget que sont prises les sommes pour construire des bâtiments, acheter des terrains, etc. Bref, tout ce qui touche à l'aménagement et à la construction de l’État.
Si la moindre collectivité publique participe (Etat ou Ville de Genève, commune de Lancy, etc), c'est sur ce budget que devra être pris les sommes pour acheter les terrains ou construire la nouvelle patinoire.
Pour la Ville de Genève, vous trouverez le budget d'investissement ici :
http://www.ville-geneve.ch/themes/econo ... tissement/
Dans les deux cas, les budgets sont votés en même temps par le Conseil Municipal ou le Grand Conseil, il y a cependant une différence majeure en ce sens que si on vote le budget de fonctionnement avec possibilité d'amender quasiment n'importe quelle ligne budgétaire, tel n'est pas le cas du budget d'investissement qui nous voit voter une enveloppe globale avec charge ensuite à l'exécutif de proposer des projets durant l'année dans le (strict) cadre des montants mis à disposition.
Pour 2013, le budget d'investissement de la Ville se monte autour de 110 millions de francs par an, celui du canton à environ 735 millions (sauf erreur), et si on part de l'idée que la nouvelle patinoire coûte 163 millions (selon ce que dit Carton Rouge), cela équivaut à 150% budget d'investissement de la Ville et 22% de celui du canton, sachant qu'il faut aussi construire des logements, des écoles, des routes, etc.
Bien entendu, on pourrait augmenter ce budget d'investissement de manière exceptionnelle afin de financer la nouvelle patinoire (comme cela a été fait pour le CEVA au canton par exemple), mais vu la situation financière actuelle, ce serait juste impossible. Il faut donc comprendre que faire peser à 100% le coût de la nouvelle patinoire sur les deniers publics est malheureusement impossible actuellement et que seul la constitution d'un PPP permettra de financer l'infrastructure (même moi, je ne pourrais pas défendre politiquement le choix de tout faire payer par le contribuable).
Bien entendu, certains me diront (à raison) que l'on va dépenser 85 millions pour la nouvelle Comédie, et si je partage entièrement l'avis que ce n'est pas juste de dépenser autant ici et de faire la fine bouche pour la patinoire, il faut se souvenir que le contexte budgétaire a depuis changé et qu'une telle infrastructure serait aujourd'hui certainement remise en question également Le projet de nouvelle patinoire a donc comme problème de vouloir éclore à une période politiquement très délicate en matière d'investissement de ce type.