fidelio a écrit : ↑lun. 2 juin 2025 08:53
Dommage on arrive pas à lire l'article en entier possible un copié collé?
Cadeau!
En bref:
- Le projet total du Trèfle-Blanc avoisinera les 400 millions.
- L’infrastructure sportive comprendra deux surfaces de glace et des aménagements extérieurs et un P+R.
- Une société anonyme publique gérera l’exploitation avec des revenus diversifiés.
Responsable du Département de la cohésion sociale, Thierry Apothéloz est président du Conseil d’État depuis le 1er juin. Il succède à Nathalie Fontanet. C’est la première fois que le socialiste devient la figure de proue de la République. Il fait le point sur un dossier brûlant et dit ce qu’il veut faire de cette fonction. Interview.
Thierry Apothéloz, parlons du Trèfle-Blanc! L’annonce d’un doublement des coûts de la patinoire à 293 millions a surpris tant sur la forme que sur le fond. Le Conseil d’État pensait que cela ne se verrait pas?
Je vous arrête. Il n’y a eu aucune discrétion, au contraire! Le Conseil d’État est venu au point de presse pour annoncer ce nouveau montant en toute transparence.
On parlait de 157 millions auparavant… Faut-il rouvrir un concours comme le réclame le PLR?
On ne peut pas vouloir accélérer la construction de la patinoire, voter une motion en ce sens au Grand Conseil et vouloir recommencer un processus qui ferait perdre dix ans au projet. D’autant que ce projet est remarquable, sur les plans sportif, écologique et architectural.
Qu’est-ce qui augmente?
C’est simple, les chiffres bruts de 2020 s’affinent, l’inflation pèse sur les matériaux et les coûts de construction augmentent, comme pour tous les projets de construction. Le bâtiment, qui comprend notamment deux surfaces de glace, est évalué aujourd’hui à 233 millions, études comprises. À cette somme s’ajoute le prix des aménagements extérieurs pour 60 millions. Cela permettra de connecter deux quartiers de Lancy et d’améliorer un axe stratégique d’entrée de ville.
Vous n’y allez pas de main morte
C’est un projet qui comprend plusieurs pièces qui ne sont pas forcément liées, mais qu’il est moins cher et plus cohérent de faire ensemble pour économiser des deniers publics. Par exemple, il est prévu de construire un P+R sous le bâtiment pour environ 85 millions de francs supplémentaires, pris en charge financièrement par la Fondation des parkings.
Mais… maintenant le projet avoisine 400 millions!
Oui, mais pour refondre l’ensemble d’une des entrées de ville les plus importantes de notre canton. Le Conseil d’État déposera prochainement un crédit d’investissement global. Nous espérons que conformément à ses prises de position, le Grand Conseil le votera à l’automne. Le temps presse: pour avoir la patinoire en 2030, il faut que le P+R soit construit en premier et les travaux devraient commencer en janvier 2026.
Vous n’allez présenter qu’un crédit? Vous ne craignez pas de faciliter beaucoup la tâche des référendaires?
Le Conseil d’État est conscient qu’il s’agit d’un investissement conséquent, mais on réalise un projet de cette ampleur qu’une fois par siècle. Si le scénario que vous évoquez se produit, nous nous mobiliserons car cela en vaut la peine! Nous avons besoin de vivre des moments collectifs forts comme le sport ou la culture le proposent.
Le Stade de Genève a été plombé par une conception au rabais et un budget de fonctionnement insuffisant. Trèfle-Blanc s’appuiera sur le rendement d’un immeuble commercial construit à côté. Combien espérez-vous en tirer?
C’est en cours d’évaluation car j’y suis attentif. Pour administrer le Trèfle-Blanc, nous allons former une SA publique, dont les actionnaires seront l’État de Genève et la Commune de Lancy. Ses revenus proviendront du droit de superficie accordé à l’immeuble commercial, aux loyers encaissés, au produit des manifestations et au «naming» de la patinoire qui recevra le nom de l’entreprise qui la parrainera, comme cela se fait déjà dans les patinoires de Suisse.
Vous avez regardé de près les autres grandes patinoires suisses. Qu’en retenez-vous?
D’abord qu’une patinoire coûte cher. Ensuite que chaque rink dispose d’un modèle d’exploitation propre. Pour Genève, nous avons choisi un projet modulable, mais avant tout une patinoire et pas une salle polyvalente de spectacle. C’est nécessaire, Genève est le canton qui compte le moins de mètres carrés de glace par habitant.
400 millions… Tout cela tombe mal, non? Les piliers économiques de Genève vacillent: la Genève internationale, les échanges commerciaux…
Et pourtant la situation économique est toujours bonne. Nous nous apprêtons d’ailleurs à devenir le premier canton contributeur à la péréquation intercantonale. Tout cela grâce au remarquable tissu économique de Genève. Cela ne veut pas dire qu’il faut se laisser aller. Pour le budget 2026, nous devons être prudents. La marge de manœuvre du Conseil d’État devient limitée avec les reports de charge que la Confédération prévoit et auxquels nous sommes opposés. Nous élaborons différents scénarios d’évolution de nos revenus et de nos charges en vue de la préparation du budget.
Honnêtement, cette proposition ne tient pas debout. Non seulement la population augmente, mais elle change. Par exemple, le nombre de personnes âgées va doubler ces prochaines années et la hausse des dépenses de santé est exponentielle passée 85 ans. Il va falloir financer cette transition démographique. Il nous faut innover, peut-être en créant une nouvelle assurance pour le grand âge. Un projet, qui va devoir avancer très vite, est à l’étude au niveau romand. Mais il ne faut pas oublier que bien vieillir commence par bien grandir – c’est en pensant à tous les âges que nous éviterons les fractures. Chaque génération mérite sa place, sa dignité, et sa voix. C’est également cela, la solidarité.