La com' en prend un peu pour son grade
À Genève, on n’a pas de pétrole mais on a des idées. Et peu importe si parfois elles dépassent largement le cadre de la décence. Plus c’est gros, plus ça passe, dit l’adage. Sauf qu’à un moment il ne faut pas prendre les gens pour des idiots. Ge/Servette n’a donc pas tout perdu cette saison. Finaliste malheureux sur la glace, le club a décroché la Palme d’or en coulisse. L’équipe «Event et communication», in English of course, ça fait plus sérieux, a lancé la promotion de la fête de fin de saison agendée ce mercredi en proposant un concept novateur. Sans doute issu d’une série de «zoomstorming» endiablée. Le club proposait donc: une cérémonie retransmise en direct, sur «Twitch», ou quelque chose comme ça, l’élection par le public des meilleurs joueurs, et une séance de dédicace payante. Oui payante, vous avez bien lu.
Des dédicaces payantes…
Le club a-t-il tant besoin de sous pour renforcer l’équipe qu’il va jusqu’à demander à ses plus fidèles et fervents supporters de sortir 30 francs pour une signature individuelle d’un joueur et 50 francs si toute l’équipe s’y colle? Après un début de polémique sur les réseaux sociaux, les «Top Scorer» du bureau ont effectué un exercice de rétropédalage aussi fulgurant qu’une accélération de Gregory Hofmann. Quand on sait qu’une très large majorité de supporters a renoncé au remboursement de son abonnement, on ne s’étonne pas de constater que plusieurs d’entre eux ont usé de leur droit à dénoncer ce procédé pour le moins cavalier.
Marc Gautschi, qui n’y est pour rien sur ce coup-là, et sa présidence, qui a laissé passer ça, devront donc trouver d’autres moyens pour colmater un effectif qui a donné une pleine et entière satisfaction. À l’heure du bilan, c’est sans surprise que peu de surprises seront annoncées aux fans. La journée de jeudi devrait être celle de la confirmation de ce qui se murmure depuis un petit bout de temps.
Kast remercié
Commençons donc par le chapitre parfois douloureux des départs. En fin de contrat, John Fritsche, Daniel Manzato, les frères Montandon (Sierre) et Tim Kast ne seront plus Grenat la saison prochaine. Pour le dernier, la pilule doit être particulièrement amère. Mis de côté pendant les deux tiers de la saison, il a pourtant répondu plus que présent sur la glace à la fin de l’hiver et lors des play-off. Sa polyvalence (en attaque et en défense) qui est inversement proportionnelle à son salaire et son cœur grenat n’y auront rien fait. Triste. Un autre garçon formé au club quitte le bercail puisque Enzo Guebey rejoint l’organisation des ZSC Lions. Il fera sans doute des gammes en Swiss League tout en lorgnant l’échelon supérieur. Enfin, Eric Fehr va bien mettre un terme à sa carrière magnifique (une Coupe Stanley) non sans avoir tiré sa révérence sur la glace de Zoug en proposant aux arbitres de se joindre à la célébration des champions. C’est ça, Eric Fehr, un leadership incroyable, 22 buts cette saison, et un régal d’humour pour les suiveurs.
Bâtir la 4eligne
Pour remplacer ce dur au grand cœur, un certain Marc-Antoine Pouliot est attendu. Le Canadien de Bienne sera naturalisé ces prochains mois. Cela ouvrirait alors la porte à l’engagement, pour autant que les finances le permettent à ce moment-là, d’un joueur étranger supplémentaire. Autre chantier en cours aux Vernets, la construction d’une véritable 4e ligne qui tienne la route sur la longueur. Elle sera articulée autour de Benjamin Antonietti (LHC) et de joueurs de rôle comme Eliot Berthon et certains jeunes dont le staff attend plus. A priori, l’été sera calme aux Vernets. À moins que l’équipe administrative ne fasse encore parler d’elle.
Au final, sans surprise. Le temps pour les jeunes de prendre du volume, des responsabilités et on enlève du budget les vétérans comme Manzato, Kast ou Fritsche