Re: Le topic de la nouvelle patinoire
Publié : jeu. 17 oct. 2024 11:32
L'article du jour sur la TdG :
La ligne d’arrivée, avec son joli ruban à couper, n’a jamais été aussi proche. Mais il reste encore bien des contours à négocier et des obstacles à franchir, sur le chemin qui doit mener à l’inauguration de la future patinoire du Trèfle-Blanc. Fantasmé depuis une quinzaine d’années sous diverses formes, enfin dévoilé en mars passé et annoncé pour 2028, le nouvel antre du Genève-Servette HC devrait attendre deux ans de plus pour voir le jour. C’est ce qu’a souligné «20 minutes» la semaine passée. Plus ou moins deux ans, selon qui on écoute. Alors l’interminable feuilleton se poursuit.
Contacté, le Département de la cohésion sociale (DCS), dont dépendent les Sports, n’a pas souhaité apporter de considérations supplémentaires à celles déjà avancées. «Un projet de construction d’une telle envergure est souvent soumis à des ajustements, avaient grosso modo communiqué les services de Thierry Apothéloz. Les études préliminaires, lancées dès le choix final acté, ont déterminé qu’il fallait revoir le calendrier.» Pourquoi, alors, avoir annoncé l’ouverture des portes pour 2028?
Coordination approfondie
Le Département du territoire (DT) ne brûle pas de répondre à la question. Il ne souhaite pas non plus commenter les rumeurs qui font état de frictions entre les deux départements à propos de la date de livraison et de la communication qui en a été faite. En clair, le DT, conscient que le délai n’était pas tenable, a reproché au DCS de claironner que tout serait terminé à l’horizon 2028. À la surface toutefois, les discours s’accordent.
Pauline de Salis-Soglio, secrétaire générale adjointe du DT, pioche dans un communiqué commun pour nous répondre. «Des incertitudes liées à des infrastructures, telles que la passerelle et la convertibilité du parking relais (P+R), ont contribué à ces ajustements, mais ces questions sont désormais résolues, écrit-elle, permettant de stabiliser les prochaines étapes du projet. L’évolution de ce dernier s’inscrit également dans un contexte plus large, avec des enjeux multiples comme la mobilité, les espaces publics et l’intégration urbaine, éléments qui nécessitent une coordination approfondie entre différents acteurs.»
«Vingt-cinq ans que les Genevois attendent»
Conforme aux usages, ce processus longuet ne saurait ravir le Genève-Servette HC, ses sponsors et ses supporters. «C’est le genre de choses qu’on ne maîtrise pas, je ne suis pas du métier, avance prudemment Philippe Baechler, président du club. Ce que je peux vous dire, c’est que je préfère que cela prenne un peu plus de temps et que le résultat soit conforme aux espérances, plutôt qu’on fasse les choses à la va-vite et qu’on soit déçus ensuite. Ça fait vingt-cinq ans que les Genevois attendent cette patinoire. S’il faut attendre une année de plus, ce ne sera pas la fin du monde. Même si c’est facile, j’ai envie de reprendre la formule d’Alain Berset: aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire.»
Les autorités genevoises tablent sur une rallonge de quinze mois, par rapport aux prévisions du 19 mars, jour où le projet lauréat de la société architech avait été présenté. «Il peut aussi y avoir des bonnes surprises, ose Philippe Baechler. Je suis assez optimiste quant au fait qu’on puisse avoir cette nouvelle patinoire dès l’automne 2029.» Jean-Noël de Giuli se montre un brin plus réservé quant au pronostic: «2028 impossible, 2030 peut-être, 2032 certainement. Mais ça, tout le monde le savait sans doute depuis le début», synthétise l’architecte qui a œuvré sur bien des projets de nouvelle patinoire au bout du lac et contribué à la réfection des Vernets.
«En tant que professionnel de la construction, je ne suis pas du tout étonné que les délais annoncés ne soient pas respectés, poursuit Jean-Noël de Giuli, par ailleurs président de l’Association genevoise des sports. Aujourd’hui, quand vous parvenez à mener à bien un projet d’une telle importance en dix ans, c’est bien. Ou alors il faut construire ailleurs qu’à Genève, où les choses sont très compliquées, politiquement et administrativement. Il y a aussi toujours plein de gens bien intentionnés pour faire des recours. Là, on parle d’un chantier très complexe, où il va falloir mettre toutes les cartes dans le bon sens, sur un terrain qui n’est pas tout à fait acquis.»
Nouveau calendrier
Outre les complications logistiques, la construction de la patinoire du Trèfle-Blanc (8500 places) pourrait être obstruée par un résident sur la parcelle concernée, opposé à l’idée de laisser sa maison aux pelles mécaniques puis aux Aigles. Les autorités ne commentent pas. Elles dressent leur nouveau calendrier, des fois qu’il devienne fidèle. Automne 2025: dépôt du projet de loi d’investissement (138 millions). Début 2026: premiers travaux sur le futur P+R. Septembre 2030: livraison du joyau.
En attendant, le présent s’active pour Genève-Servette, qui retrouvera les Vernets ce vendredi contre Rapperswil. «Ce prolongement de délai n’a pas d’incidence sur le bon fonctionnement du GSHC, même si nous nous réjouissons de pouvoir profiter des recettes supplémentaires liées à la nouvelle patinoire, assure Philippe Baechler. Voilà, ça reporte les choses mais ça ne met pas en péril le club d’attendre un peu plus.»
Tout est dans le «un peu», en espérant que cela ne vire pas au beaucoup. «Il va falloir continuer à faire patienter la Ligue, qui n’est pas très contente de la situation aux Vernets», admet sans trop s’en faire le président du dernier club de National League à ne pas disposer d’infrastructures modernes. La Ligue va bien devoir patienter. Et les Genevois avec.
La ligne d’arrivée, avec son joli ruban à couper, n’a jamais été aussi proche. Mais il reste encore bien des contours à négocier et des obstacles à franchir, sur le chemin qui doit mener à l’inauguration de la future patinoire du Trèfle-Blanc. Fantasmé depuis une quinzaine d’années sous diverses formes, enfin dévoilé en mars passé et annoncé pour 2028, le nouvel antre du Genève-Servette HC devrait attendre deux ans de plus pour voir le jour. C’est ce qu’a souligné «20 minutes» la semaine passée. Plus ou moins deux ans, selon qui on écoute. Alors l’interminable feuilleton se poursuit.
Contacté, le Département de la cohésion sociale (DCS), dont dépendent les Sports, n’a pas souhaité apporter de considérations supplémentaires à celles déjà avancées. «Un projet de construction d’une telle envergure est souvent soumis à des ajustements, avaient grosso modo communiqué les services de Thierry Apothéloz. Les études préliminaires, lancées dès le choix final acté, ont déterminé qu’il fallait revoir le calendrier.» Pourquoi, alors, avoir annoncé l’ouverture des portes pour 2028?
Coordination approfondie
Le Département du territoire (DT) ne brûle pas de répondre à la question. Il ne souhaite pas non plus commenter les rumeurs qui font état de frictions entre les deux départements à propos de la date de livraison et de la communication qui en a été faite. En clair, le DT, conscient que le délai n’était pas tenable, a reproché au DCS de claironner que tout serait terminé à l’horizon 2028. À la surface toutefois, les discours s’accordent.
Pauline de Salis-Soglio, secrétaire générale adjointe du DT, pioche dans un communiqué commun pour nous répondre. «Des incertitudes liées à des infrastructures, telles que la passerelle et la convertibilité du parking relais (P+R), ont contribué à ces ajustements, mais ces questions sont désormais résolues, écrit-elle, permettant de stabiliser les prochaines étapes du projet. L’évolution de ce dernier s’inscrit également dans un contexte plus large, avec des enjeux multiples comme la mobilité, les espaces publics et l’intégration urbaine, éléments qui nécessitent une coordination approfondie entre différents acteurs.»
«Vingt-cinq ans que les Genevois attendent»
Conforme aux usages, ce processus longuet ne saurait ravir le Genève-Servette HC, ses sponsors et ses supporters. «C’est le genre de choses qu’on ne maîtrise pas, je ne suis pas du métier, avance prudemment Philippe Baechler, président du club. Ce que je peux vous dire, c’est que je préfère que cela prenne un peu plus de temps et que le résultat soit conforme aux espérances, plutôt qu’on fasse les choses à la va-vite et qu’on soit déçus ensuite. Ça fait vingt-cinq ans que les Genevois attendent cette patinoire. S’il faut attendre une année de plus, ce ne sera pas la fin du monde. Même si c’est facile, j’ai envie de reprendre la formule d’Alain Berset: aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire.»
Les autorités genevoises tablent sur une rallonge de quinze mois, par rapport aux prévisions du 19 mars, jour où le projet lauréat de la société architech avait été présenté. «Il peut aussi y avoir des bonnes surprises, ose Philippe Baechler. Je suis assez optimiste quant au fait qu’on puisse avoir cette nouvelle patinoire dès l’automne 2029.» Jean-Noël de Giuli se montre un brin plus réservé quant au pronostic: «2028 impossible, 2030 peut-être, 2032 certainement. Mais ça, tout le monde le savait sans doute depuis le début», synthétise l’architecte qui a œuvré sur bien des projets de nouvelle patinoire au bout du lac et contribué à la réfection des Vernets.
«En tant que professionnel de la construction, je ne suis pas du tout étonné que les délais annoncés ne soient pas respectés, poursuit Jean-Noël de Giuli, par ailleurs président de l’Association genevoise des sports. Aujourd’hui, quand vous parvenez à mener à bien un projet d’une telle importance en dix ans, c’est bien. Ou alors il faut construire ailleurs qu’à Genève, où les choses sont très compliquées, politiquement et administrativement. Il y a aussi toujours plein de gens bien intentionnés pour faire des recours. Là, on parle d’un chantier très complexe, où il va falloir mettre toutes les cartes dans le bon sens, sur un terrain qui n’est pas tout à fait acquis.»
Nouveau calendrier
Outre les complications logistiques, la construction de la patinoire du Trèfle-Blanc (8500 places) pourrait être obstruée par un résident sur la parcelle concernée, opposé à l’idée de laisser sa maison aux pelles mécaniques puis aux Aigles. Les autorités ne commentent pas. Elles dressent leur nouveau calendrier, des fois qu’il devienne fidèle. Automne 2025: dépôt du projet de loi d’investissement (138 millions). Début 2026: premiers travaux sur le futur P+R. Septembre 2030: livraison du joyau.
En attendant, le présent s’active pour Genève-Servette, qui retrouvera les Vernets ce vendredi contre Rapperswil. «Ce prolongement de délai n’a pas d’incidence sur le bon fonctionnement du GSHC, même si nous nous réjouissons de pouvoir profiter des recettes supplémentaires liées à la nouvelle patinoire, assure Philippe Baechler. Voilà, ça reporte les choses mais ça ne met pas en péril le club d’attendre un peu plus.»
Tout est dans le «un peu», en espérant que cela ne vire pas au beaucoup. «Il va falloir continuer à faire patienter la Ligue, qui n’est pas très contente de la situation aux Vernets», admet sans trop s’en faire le président du dernier club de National League à ne pas disposer d’infrastructures modernes. La Ligue va bien devoir patienter. Et les Genevois avec.