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Linus Omark: «J’ai encore des tours dans ma manche»
L’ailier suédois sera l’attraction du prochain championnat de hockey. À 33 ans, il compte bien mettre son expérience au service des Aigles.
Grégory Beaud
Patineur vif doté d’un sens du jeu bien au-dessus de la moyenne, Linus Omark sort de six saisons prolifiques en KHL, le réputé championnat russe. Lors des cinq derniers exercices, il évoluait sous les couleurs de Salavat Yulaev Ufa, affichant près d’un point par match. Le Suédois avait déjà affolé les compteurs lors de sa seule saison en Suisse. Avec 69 points en 48 matches, il avait tout simplement terminé meilleur compteur de la ligue avec Zoug. Depuis un certain Juraj Kolnik (72 points avec le GSHC lors de la saison 2008-2009), personne n’avait fait mieux que le Nordique.
À 33 ans, l’ailier originaire de Lulea est souvent insaisissable pour ses adversaires, mais reste toujours disponible pour évoquer son futur sous le maillot grenat. Hormis une petite pirouette au moment de l’heure de l’interview.
Linus Omark, on est content de vous parler.
Oui et désolé pour le retard (ndlr: seulement dix minutes), l’organisation n’est pas toujours simple en ce moment avec le coronavirus et tout ce que cela implique.
Justement, arrivez-vous à vous maintenir en forme?
L’incertitude liée au début de la saison prochaine est un facteur à prendre en compte et cela ne simplifie rien. Je suis retourné au pays retrouver ma famille sitôt l’annulation de la saison de KHL. De Lulea où je vis durant l’été, les conditions pour s’entraîner sont excellentes, donc tout va bien.
On a l’impression que la rumeur vous envoyant à Genève était dans l’air depuis une éternité…
(Rires.) C’est vrai, je me dis la même chose. Vous savez, en raison des circonstances actuelles, tout prend peut-être un peu plus de temps qu’en temps normal. Mais je serai bel et bien là. J’ai fini de me cacher. Et je suis content de pouvoir désormais parler de mon futur avec Genève-Servette.
Pour être honnête, on ne vous imaginait pas signer en Suisse… et encore moins à Genève. Expliquez-nous.
Après toutes ces années en Russie, j’avais besoin de prendre un nouveau départ dans un endroit où tout est un peu moins compliqué. Parfois, nous sommes deux semaines sur la route pour jouer à des milliers de kilomètres de la maison. La Russie était une expérience incroyable, mais avec les années la famille a aussi son mot à dire. Et cette décision de venir en Suisse était une réflexion collective avec ma femme et mes deux enfants.
Et Genève?
Lors de mon passage à Zoug en 2012-2013, j’ai adoré votre pays. Il s’agissait d’une saison exceptionnelle puisque la grève en NHL avait amené en Suisse des joueurs incroyables durant quelques mois. Mais même après leur départ en cours de saison, j’ai vécu une belle expérience. Pourquoi ne pas être retourné à Zoug? Tout est une question de timing. J’ai parlé à mon agent de mon envie de venir en Suisse et cela faisait quelques saisons que Genève me faisait des appels du pied (rires). Cette année, c’était la bonne. Et la dernière raison va vous faire sourire…
Dites-nous.
Le fait que Ge/Servette n’ait jamais remporté de titre de champion de Suisse a fini par me décider. Je ne veux pas paraître cliché, mais cela m’a donné envie de relever ce défi.
En Suisse, on a appris à vous connaître sur une scène incroyable: le penalty marqué avec la Suède en amical face à Marco Bührer.
Ah oui, le lob! Je m’en souviens évidemment très bien. Jouer au hockey doit être fun et procurer des émotions. J’aime bien m’amuser sur la glace et j’aime bien inventer de nouvelles choses. Rassurez-vous, j’ai encore des tours dans ma manche pour ces deux saisons à venir avec le GSHC.
Avez-vous déjà visité votre nouveau chez-vous?
Non, pas encore. Même lorsque j’évoluais en Suisse, je n’avais fait que quelques matches à Genève, mais hormis le chemin du car à la patinoire, je n’ai rien vu de cette ville. En espérant que la situation liée au coronavirus évolue rapidement, j’ai bon espoir de pouvoir bientôt venir faire connaissance avec les lieux. On m’en a dit beaucoup de bien. Sans exagérer, dès que l’on a une date de reprise, je saute dans l’avion.
La présence d’Henrik Tömmernes dans l’équipe a-t-elle joué un rôle dans votre venue?
C’est un tout. Mais avant de prendre ma décision, j’ai effectivement parlé avec lui. Nous n’avons jamais joué ensemble en club, mais quelques fois en équipe nationale de Suède. De plus, nous partageons le même agent. Le bien qu’il m’a dit de l’organisation a fait le reste.
L’an dernier, Ge/Servette a pris un virage en intégrant plus de jeunes joueurs dans son contingent. Comment appréhendez-vous ce rôle de mentor qui vous incombera?
Je ne suis plus tout jeune donc c’est quelque chose que je suis doucement habitué à faire. Plus sérieusement, je suis content de faire partie de ce projet passionnant.
Justement, vous rendez-vous compte des attentes énormes que vous générez?
J’en suis conscient. Mais je me fixe toujours des objectifs élevés. Pour moi, la mentalité est simple: être sans cesse le meilleur joueur sur la glace. Si je parviens à l’être, alors je donnerai une chance à mon équipe d’avoir du succès.
Il vient pour chercher le titre ! On se réjouit. Avec lui même Traber faisait 50 points
